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La bannière étoilée continue de flotter sur l’US Open. Pour la première fois de leur carrière, les Américains Taylor Fritz et Emma Navarro se sont qualifiés, mardi 3 septembre, pour les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem. Et il y aura un Américain en finale de l’édition masculine puisque Fritz affrontera son compatriote Frances Tiafoe au prochain tour. Tout cela, pour le plus grand plaisir du public new-yorkais.
« C’est un sentiment incroyable. J’ai joué pas mal de quarts de finale ces dernières années et aujourd’hui, ce n’était pas pareil : je sentais que c’était vraiment mon jour pour passer un tour supplémentaire. Ça tombe bien que ce soit ici, sur ce court [Arthur-Ashe], à l’US Open, devant mon public », a commenté Taylor Fritz, tombeur de l’Allemand Alexander Zverev, finaliste en 2020.
Le joueur californien de 26 ans, 12e mondial, a montré des nerfs d’acier pour se défaire du 4e en quatre manches, dont deux remportées au tie-break, 7-6 (2), 3-6, 6-4, 7-6 (3).
Fritz avait déjà joué quatre quarts de finale en Grand Chelem sans aller plus loin – Wimbledon 2022, US Open 2023, Open d’Australie et Wimbledon 2024 –, mais il s’est appuyé mardi sur son excellent service. Il n’a pas eu à défendre la moindre balle de break dans une première manche qui s’est décidée au jeu décisif, l’Américain n’ayant concrétisé aucune des quatre qu’il a eues de son côté, dont trois d’affilée à 6-5.
La deuxième manche a rapidement tourné à l’avantage de Zverev, mais, par la suite, le bras de fer a repris. Comme dans la première manche, Fritz a obtenu trois balles de set à 5-4 et 40/0 sur le service de Zverev. Et comme dans la première manche, l’Allemand a égalisé. Mais cette fois il a cédé la manche quelques points plus tard sur la cinquième balle de set de Fritz.
Dans la quatrième manche, les deux joueurs ont conservé tant bien que mal leur mise en jeu jusqu’au tie-break remporté facilement par l’Américain.
« Avoir un gros service, ça aide mais face aux tout meilleurs, la balle revient plus souvent. J’ai beaucoup travaillé pour compléter ma palette de coups pour moins devoir compter sur mon service », a-t-il expliqué en évoquant notamment les montées au filet et les amorties.
Vendredi, il affrontera un autre Américain, Frances Tiafoe (20e), qui a éliminé sur abandon, mardi, le Bulgare Grigor Dimitrov (9e), visiblement touché à l’arrière de la cuisse gauche, alors que le score était de 6-3, 6-7 (5), 6-3, 4-1. C’est la deuxième demi-finale en Grand Chelem pour le joueur de 26 ans, éliminé à ce stade par Carlos Alcaraz, à New York, en 2022.
« Evidemment ce n’était pas ainsi que je voulais gagner même si je suis heureux de me qualifier en demi-finales, a commenté Tiafoe sur le court. C’était un match de très haut niveau. Vous allez me voir contre un autre Américain, ça va être génial ! Ce sera le plus gros match de notre carrière, on se connaît depuis nos 14 ans. Je ne peux pas être plus impatient. »
Le vainqueur de cette demi-finale succédera à Andy Roddick, dernier joueur américain à avoir disputé une finale à l’US Open, en 2006. Une défaite contre un certain Roger Federer.
Avant Fritz et Tiafoe, Emma Navarro avait déjà réjoui le public de Flushing Meadow en éliminant Paula Badosa, dans le tableau féminin. « C’est dingue d’être qualifiée pour les demi-finales. US Open baby ! », s’est exclamée la 12e mondiale après sa victoire 6-2, 7-5 sur l’Espagnole (29e), deux jours après avoir éliminé la tenante du titre, Coco Gauff.
« C’est tellement important pour moi… Avec mon coach, nous travaillons ensemble depuis que j’ai 14 ou 15 ans, donc ça fait huit ans. Nous avons fait beaucoup de bon travail ensemble », a-t-elle dit à l’adresse de son entraîneur, Peter Ayers.
Alors qu’elle n’avait atteint jusque-là qu’une seule fois le deuxième tour en Grand Chelem (Roland-Garros 2023), Navarro a connu une progression fulgurante cette année : 3e tour à l’Open d’Australie, huitièmes de finale à Roland-Garros, quarts de finale à Wimbledon et les demi-finales à Flushing Meadows, pour son huitième Grand Chelem. L’Américaine a remporté son premier et unique titre WTA à ce jour en janvier à Hobart, en Australie.
Mardi à New York, elle a réussi la meilleure entame mais, après le gain du premier set, elle a connu une baisse de régime qui a permis à Badosa de s’échapper 5-1 dans le second. Alors que les joueuses semblaient se diriger vers un inévitable set décisif, Badosa s’est effondrée et a laissé six jeux d’affilée à son adversaire.
C’est même au bord des larmes qu’elle a joué le douzième jeu du set, le dernier du match, sur son service. Victime de douleurs chroniques au dos, Badosa avait mis un terme à sa saison l’an dernier après avoir déclaré forfait à Flushing Meadows et n’a repris la compétition qu’en juin.
« Dans le second set, il y a eu un moment où je me suis sentie un peu bien, mais à aucun moment mes jambes n’ont été rapides. Je réagissais lentement, et quand je suis comme ça, je me sens toute petite sur le court », a-t-elle expliqué. « Après avoir réussi les deux breaks, j’ai recommencé à me sentir mal, des phrases négatives ont envahi ma tête, et il y avait un tel bruit, en moi, que je n’avais qu’une envie, c’était de quitter le court », a ajouté l’ancienne numéro deux mondiale.
De son côté, Emma Navarro affrontera jeudi, pour une place en finale, la Biélorusse Aryna Sabalenka (2e), qui n’a laissé aucune chance à la championne olympique chinoise de Paris, Qinwen Zheng (7e), en s’imposant en deux manches (6-1, 6-2).
Se souvenant de sa finale perdue l’an passée à New York contre Coco Gauff, devant un public acquis à la cause de l’Américaine, Sabalenka a tenté de mettre les spectateurs dans sa poche pour son prochain duel. « C’est ma tournée ce soir ! », a-t-elle lancé sur le court Arthur-Ashe après sa victoire, mardi. « S’il vous plaît, soutenez-moi lors du prochain match », a-t-elle tenté pour amadouer le bruyant public new-yorkais. Une peine probablement perdue face au fameux patriotisme américain.
Le Monde avec AFP
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